« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous ayez le droit de le dire. »
Cette formule attribuée à Voltaire me semble plus que jamais d’actualité.
Le 10 septembre 2025, l’influenceur conservateur Charlie Kirk, fondateur de Turning Point USA et proche de Donald Trump, a été assassiné par balle alors qu’il s’exprimait lors d’une conférence dans l’Utah. Ce drame tragique rappelle que la liberté d’expression peut se heurter à la violence politique. Mais il met aussi en lumière le fossé qui sépare la conception américaine et la conception française de cette liberté.
Aux États-Unis, le Premier Amendement protège presque toutes les formes de discours, y compris celles qui choquent ou stigmatisent. La jurisprudence (Brandenburg v. Ohio, 1969) n’admet de restrictions qu’en cas d’incitation directe et imminente à une action illégale ou de vraie menace.
Ainsi, les propos de Charlie Kirk, souvent virulents à l’égard des démocrates, des institutions fédérales, ou encore critiques vis-à-vis de l’immigration et de certaines minorités, demeuraient juridiquement couverts par la liberté d’expression américaine, tant qu’ils ne constituaient pas un appel explicite à une violence imminente.
En France, la liberté d’expression (art. 11 de la Déclaration de 1789) est également un droit fondamental, mais encadrée par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Ainsi, des déclarations analogues à celles de Charlie Kirk auraient pu tomber sous plusieurs qualifications pénales :
Là où le droit américain protège le discours polémique comme une manifestation de pluralisme démocratique, le droit français le réprime dès qu’il porte atteinte à la dignité des personnes ou à la cohésion sociale.
L’assassinat de Charlie Kirk illustre tragiquement la tension entre liberté d’expression et violence politique. Mais il révèle surtout deux philosophies irréductibles :
Deux mondes nous séparent, mais la même question demeure : jusqu’où défendre la liberté de dire, lorsque la parole elle-même devient un facteur de division ?